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Autour de Montreuil


Carte de 1730 Diplôme de création de l'association Exposition place de la Mairie en 1933 

La ville de Montreuil-sous-Bois est une des grandes communes de l’Île-de-France. Cette ville de plus de 900 hectares et de plus de 100 000 habitants est riche d’une aventure agricole exceptionnelle qui remonterait à la fin du 17è siècle, se poursuivant jusqu'à la moitié du 20è siècle.

Cette histoire agricole débute, comme dans beaucoup de villes proches de Paris, avec la culture de la vigne, et ce, bien avant le début de la culture des fruits.

Il est aujourd’hui bien difficile de dire à partir de quelle période « les montreuillois cultivent des parcelles entourées de hauts murs. Cerises hâtives, reine-claude, poiriers, pommiers, raisins, abricotiers et pêchers sont adossés à des murs et se partagent la chaleur et la lumière des rayons du soleil ». L’abbé Roger Schabol en 1770, décrit ainsi les cultures de Montreuil, et date leur création vers 1650. Mais les recherches récentes, notamment celles de Florent Quellier, montrent qu’aucun autre écrit ne vient étayer ces dires.  

il s’agit surtout, d’après F. Quellier, de faire remarquer l’antériorité et la supériorité des pratiques culturales par rapport à celles que la Quintynie met en place à Versailles et publie dans son instruction de 1690.

Car, Au Potager du roi à Versailles, La Quintinie utilise des murs et dans son plan, publié en 1690, on remarque « onze petits jardins tout enclos de murailles » et notamment des « jardins biais » qui semblent plus particulièrement dévolus à la culture des pêchers.

Le palissage à la loque (fixation des branches le long des murs directement avec des clous) est connu dans la littérature horticole dès 1651 et n’est pas rattaché à une région particulière.

La première trace écrite des jardins de Montreuil est sans doute, d’après Antoine Jacobson, dans un texte de 1706. Ce texte nous confirme la source aristocratique du principe du clos "à la Montreuil".

Le premier plan de Montreuil faisant figurer des murs à pêches date de 1730.

Voila pour les dates de naissance des murs, mais comment les habitants de Montreuil ont-ils donc eu l’idée de ces murs pour y adosser des pêchers ?

Ce n’est pas à Montreuil mais à Corbeil que les premières pêches auraient été cultivées en Île-de-France. Ces pêches de vigne étaient vendues aux halles de Paris. Hyppolite Langlois, dans son ouvrage "Montreuil-aux-pêches" (1875) imagine qu’un noyau d'une pêche de Corbeil tombé en sol montreuillois aurait produit les premiers fruits …

Alors si ce n’est pas à Montreuil que l’on a cultivé la première fois des pêches, ni inventé les murs et le palissage à la loque, pourquoi Montreuil s’est-elle approprié ces techniques jusqu'à en faire une culture intensive sur presque toute la commune ?

La proximité du marché parisien a très certainement amené les cultivateurs à privilégier ce qui s'y vendait le mieux. La population aristocratique et bourgeoise qui s’installe à Montreuil et dans les villes alentour va influencer de façon considérable les pratiques locales, leur donnant les clefs d’un débouché économique que les cultivateurs n’imaginaient sans doute pas…et qui va durer deux siècles.

D'autre part la situation géographique de Montreuil, la nature géologique de son sol et la présence de carrières à ciel ouvert vont permettre l'érection rapide des murs.

Ce qui est unique à Montreuil, c’est l’intensité de la pratique et son extension rapide sur le territoire. L’implantation des murs à pêches s’est faite en un siècle et, en 1907, elle représente 720 hectares sur les 930 ha de la ville.

Une chose est frappante quand on observe les cartes. Les orientations des murs sont ordonnées sur l’ensemble du territoire de la commune, comme si cela avait été organisé. Hélas, on sait peu de chose sur d'éventuelles organisations antérieures à la création de la SRHM car ce sujet n’a jamais été étudié.

C’est en 1878 que les arboriculteurs de Montreuil participent, sous forme d’un collectif, à l’Exposition universelle qui se tient à Paris. Ils gagnent un prix pour la présentation de leurs fruits. Avec ce prix de 500 francs, ils créent la Société Pratique d'Horticulture de Montreuil.

La création de cette association est assez tardive par rapport à la création des sociétés d’horticulture en France.

L'objectif de cette association est de faire la promotion de la production montreuilloise en participant et en organisant des expositions.

Cette société va alors jouer un rôle capital dans la renommée des fruits de Montreuil. Véritable organisme de promotion locale et nationale elle gérait la participation des producteurs aux grandes expositions où les fruits étaient présentés et vendus.

Le tournant, pour l’histoire de Montreuil, sera l’exposition de 1894 à Saint Petersbourg.

Ainsi à cette époque, Montreuil représente l’excellence du savoir-faire Français. A Saint-Pétersbourg, Anvers, Mannheim, Düsseldorf, Bruxelles, etc., Montreuil représente la  France et remporte des prix pour ses fleurs et ses fruits.

Cette renommée internationale de Montreuil est surtout dûe à l’impulsion visionnaire d’un homme, Léon Loiseau, qui sera président de l’association plus de quarante années.

En 1936, la société est reconnue d’utilité publique. Elle compte à cette période près de 1 000 membres.